Nous sommes dans une banlieue chic parisienne. Comme souvent Chloé et sa mère Hélène ont une altercation.
Motif de la dispute : Chloé aimerait se sentir plus soutenue par sa mère face à un père intransigeant.
- Déjà que Papa, tout , ce qu’il veut , lui, il veut les maths, gna gna gna, mais moi j’ en ai rien à faire de maths, moi.
- Bon, c’est ton père, il sait ce qu’il fait.
- Mais il abuse, fais quelque chose. Je pourrai même pas faire les Beaux-Arts parce que monsieur ne pige rien à l'artistique. Je veux travailler plus tard dans la peinture, je veux faire les Beaux-Arts, je veux tout ça. C’est pas à vous de décider , je suis assez grande pour savoir ce que je veux maintenant.
C'est peine perdue.
Hélène n’a que faire de son éducation.
- T’es vraiment…
- On peut rien te dire de toute façon, rien.
- Claude , son père a toujours le mauvais rôle. C’est celui qui punit.
- C’est non. Je t’ai déjà dit.
- Mais allez , t’es reparti. De toute façon je ne la ferai pas, ta Grande École.
- Après le bac , si . C’est le programme. Fin de la discussion pour moi. Oublie tes beaux machins et passe à autre chose.
- Oui attends, c’est bon, je vérifie. Je pense que je suis libre pour la semaine prochaine.
- T’as vu ça. C’est incroyable. On pourrait se taper dessus, elle le verrait même pas.
- Ne parle pas comme ça!
- Pour ce soir , c’est bon , j’ai ma dose. Je déteste.
- Tu vas travailler.
- Non, je vais peindre, c’est interdit?
- Mais c’est du temps, ouvre les bouquins que je t’ai offerts plutôt.
- Tiens regarde où je la mets , ta belle-sœur de sucre. Je m'en tape de tes pavés, d’accord, je te les laisse. Dors avec.
- C’est toujours la guerre. On était à l’opposé sur tout. Papa, c’était le dictateur de la maison. Quant à ma mère, elle travaillait pas, elle passait son temps à claquer des fortunes.
L’adolescente n’est pas dupe. Si son père est si sévère, c’est qu’il est soucieux de son avenir à la différence de sa mère trop égocentrique pour ça. Ni l’un ni l’autre ne comprend pas sa passion pour la peinture.
Pour la première fois Chloé sèche les cours et s’aventure à Saint- Germain-des- Prés, quartier de prédilection des artistes. Une galerie attire étrangement son attention.
- Quand j’ai vu ces tableaux, ça me parlait complétement, alors j’ai osé, j’ai poussé la porte.
- Bonjour. Bonjour. Je vous ai dit bonjour, mais visiblement vous étiez ailleurs.
- Désolée. Elle est fascinante, celle-là.
- Mm, elle est de moi, Marc.
- Chloé.
- C’est de vous tout?
- Non, pas toutes, certaines. Le jour je garde la boutique et je joue le vendeur. Et la nuit je peins.
- Putain. Le rêve. Pardon. Je parle si mal des fois.
- C’est pas grave.
- J’adore vos toiles.
- Merci.
- J’espère qu’un jour je pourrai faire pareil.
- Vous peignez aussi?
- Oui. Enfin, j’essaie, c’est ma passion. Et vous alors, c’est venu .
- Eh, bien, Moi je peins depuis l’âge de 20 ans.
- D’accord
Marc se livre à Chloé, du jour au lendemain il a tout plaqué et renoncé à une brillante carrière d’architecte. Pour vivre , il a dû enchaîner les petits boulots et fini dans cette galerie.
- J’ai tout laissé tomber pour la peinture.
- Vous avez eu raison.
- J’ai passé deux heures à l’écouter, j’ai pas vu le temps passer. C’était la première personne qui partageait vraiment la même passion que moi. Donc à la fin, on s’est échangé nos numéros de portables. En tout bien toute honneur, je précise ça.
Depuis sa rencontre avec Marc, Chloé attend un signe de lui, des nouvelles , mais c’est Sophie, sa meilleure amie qui se manifeste, elle est très déçue. Pour couronner le tout, sa mère vient la chercher pour le dîner, et c’est tous les soirs la même histoire.
- Ça va, marre de bouffer à 20 h pile, entrée à 20h05 , plat à 20h10, sortie de table à 20h30. J’en ai marre, ok, dis au grand chef que j’en ai marre!
- Avec papa, on s’est encore fâchés. Il a rouspété contre mon retard, puis il m’a fait la leçon pour mes résultats de mon trimestre. Mais j’étais 5-ème de la classe. Et c’était pas assez bien pour lui. Un reproche par ci , un reproche par là. …. J’étais sonnée.
Dans le même temps la galerie de Marc ferme ses portes pour de bon (définitivement). C’est un coup dur pour le peintre qui se retrouve sans travail.