Constantin Balmont Константин Бальмонт
Le manque de Verbes Безглагольность
Dans la nature russe la tendresse fatiguée.
Le mal silencieux de la tristesse cachée.
L'impasse du chagrin, le calme, l'immensité.
Le haut est si froid, les lointaines allées.
***
Quand tu viens à Limbe sur la pente escarpée,
La fraîcheur y fume et le fleuve est frileux,
Le bois s'est figé et sa masse noircie et
Le cœur fait si mal, le cœur n'est pas joyeux.
***
Le jonc immobile. La laîche ne tremble pas.
Le calme est profond. Manque de verbes du silence.
Les prés courent plus loin et plus loin et tu vois
Partout la fatigue, sourde, muette et immense.
***
Plonge-toi à l’aube comme dans les vagues bleues
Dans le lin fond froid du jardin villageois :
Les arbres sont sombres, étrangement silencieux,
Le cœur est si triste, le cœur n'a pas de joie.
***
Comme l'âme demandait satisfaire son désir,
Quelqu'un a fait mal, a fait injustement.
Le cœur pardonne tout. Mais le cœur va mourir,
Et pleure, et pleure, pleure involontairement.
L’automne. Осень.
Déjà l’airelle rouge a mûri.
Frileuse et gelée chaque journée.
J’écoute les oiseaux et leurs cris.
Le cœur devient plus chagriné
***
Les volées sont prêtes pour la route
Vers la mer et vers autre bord.
Les arbres étincellent partout
En décor multicolore.
***
Sont rares les sourires du soleil.
Sens pas le parfum des fleurs.
Bientôt l’automne se réveille.
A moitié endormie, elle pleure.
Traduction par Semova L.