Bistrot
Un bistrot Le mot désigne le débit de boissons français par excellence depuis un siècle dans un registre à peine familier :
Je me suis arrêté dans un petit bistrot pour déjeuner.
Origine: Début 20e siècle. Ce n'est que depuis les années 1920 que le bistrot désigne le local où l'on boit. Il désignait à l'origine (dès 1885) le marchand de vin lui-même, le tenancier, et toutes les attestations d'emploi de ce mot avant 1920 se trouvent sous la forme chez le bistrot. « Chez le bistrot te saouleras / Avec maints mauvais garnements » (Commandement de Blédort, v.
1895). C'est la construction populaire qui modifie aller chez le coiffeur en aller au coiffeur, aller chez le dentiste en aller au dentiste, etc., qui a fait dire aller au bistrot au lieu daller chez le bistrot, faisant ainsi passer le nom de l'homme en nom de lieu. Le marchand de vin, bistrot, a vraisemblablement pris lui-même l'appellation de son commis, bistaud, attesté à Paris au sens de « jeune apprenti de commerce » (aussi à Lyon : « petit garçon de courses » dans le langage des ouvriers de la soie, les « canuts »). Il convient de souligner que des plaisantins, ayant remarqué la coïncidence du mot avec le russe bystro (ou bystra), qui veut dire « vite », ont imaginé que des
cavaliers russes ayant envahi Paris s'accoudaient aux comptoirs en toute hâte en criant : « Bistro ! bistro ! »... L'anecdote - qui n'est pas trop regardante quant aux dates : c'est en 1815 que les Cosaques étaient à Paris et non en 1880 - a fait son chemin parce qu'elle est amusante, et on l'entend souvent raconter avec crédulité.
un troquet Un bistrot. Mot très courant, car ressenti aujourd'hui comme un diminutif affectueux de bistrot.
Faut qu'on trouve un troquet pour écrire nos cartes postales.
Dériivés :
un trocson (dans les années 1960) Un bistrot. Peu usuel.
Ils se sont restés dans un trocson à boire des demis.
Et par abréviation : un troc (dans les années 1980) Très usuel.
J'ai attendu deux heures dans un troc, elle est pas venue !
Origine: Fin 19e siècle. Abrègement de mastroquet (en 1873), « cabaretier », puis, selon la même métonymie que pour bistrot, chez le troquet (encore en 1900) est devenu le troquet.