Chaussure в разговорной речи

Chaussure

Note préliminaire: Dans un monde où les gens pauvres marchaient toujours à pied, les chaussures - les souliers en particulier - ont fait l'objet d'une attention particulière, ce qui explique la variété de leurs appellations fami­lières.

À l'époque actuelle, le changement radical des habitudes et des techniques de la chaussure - l'omniprésence du type « basket » - fait que les termes familiers effacent les mots traditionnels dans le vocabulaire des jeunes. Par exemple, le mot soulier tend à être ignoré des enfants - qui disent « chaussures, godasses » ou utilisent le nom des marques à la mode. Au point que la célèbre chanson adressée au Père Noël : « N'oublie pas mon petit soulier » n'est plus comprise par les plus jeunes ! Le soulier est en train de devenir pour eux, à la période de Noël, un mot de conte de fées, un peu comme la fameuse pantoufle de vair (fourrure), liée à Cendrillon, est réinterpré­tée « de verre ».

une godasse Une chaussure en général. Le mot est aussi usuel que la chose.

Où tu as mis mes godasses ?

Rends-moi ma godasse ! Hé déconnepas ! Il faut que je m'achète une paire de godasses, celles-ci sont foutues.

Origine:  Fin 19e siècle. Par resuffixation de godillot (voir ci-après) mais le mot n'est devenu courant qu'après 1920.

les pompes (une pompe) Les souliers de manière plus précise ou les chaussures de sport. Le mot est plus marqué en usage familier que godasse :

T'as de jolies pompes, où tu les as achetées ?

Remarque: L'expression dérivée marcher à côté de ses pompes fournit une image absurde et plaisante pour dire « être un peu dérangé, un peu hors de la réalité, dans un rêve permanent ».

Origine 19e siècle : « les souliers en mauvais état, percés, aspirant et refoulant l'eau de la route comme une pompe » (J. Cellard). « On appelle encore un soulier troué pompe aspirante» (H. France, 1907).

les grolles Les chaussures en général. Le terme, moins employé que les précédents, évoque plutôt des chaussures usées, voire éculées, que des chaussures en bon état :

Il me reste plus qu 'une vieille paire de grolles, mais je suis bien dedans.

Origine: Mot venu dans l'usage après les années 1910. Étymologie obscure.

les tatanes Les chaussures. Le mot a conservé une coloration plus argotique que les précédents :

Il s'est fait faucher ses tatanes à la salle de gym !

Origine: Durant la guerre de 14-18. Étymologie obscure.

les godillots De grosses chaussures de marche : Tu pourras jamais courir avec ces godillots ! Prends tes baskets.

Aïe ! Il m ’a marché sur le pied avec ses gros godillots!

Origine: Fin 19e siècle : les brodequins réglementaires des soldats - du nom d'Alexis Godillot, fournisseur de l'armée. Cf. « Moins de cirage aux godillots, plus de savon dans les chambrées » (Séverine, v. 1890).

des croquenots Des grosses chaussures. Syno­nyme un peu dépréciatif de godillots, et d'un emploi plus rare :

Il a laissé des traces de boue sur le plancher avec ses croquenots !

Origine: Milieu 19e siècle. Semble avoir désigné d'abord des « souliers neufs » (qui « craquent » ou « croquent ») de toutes catégories. Cf. Le Père Peinard, vers 1890, à propos de chaussures militaires : « Allez donc faire avaler à un jeune bougre qu'il doit cirer la semelle de ses croquenots. »