L'invitation
Mathilde Loisel est une très jolie jeune femme née dans une famille qui n’a pas beaucoup d’argent. Ses parents sont employés dans l’administration et ils la marient à un employé de l’instruction publique.
Mathilde est très élégante et gracieuse. Elle ressemble à une riche dame de la haute bourgeoisie ou de l’aristocratie et souffre de ne pas vivre dans le luxe. Elle est triste de voir que sa femme de ménage n’a que de vieux fauteuils à nettoyer dans son logement trop petit. Alors Mathilde rêve de beaux meubles, de beaux rideaux, d’un grand appartement, d’amis riches et instruits, de plats délicieux, de belles robes et de beaux bijoux. Elle pense qu’elle est faite pour la beauté et la séduction. Elle a besoin de plaire. Si elle pleure souvent pendant des jours entiers, c’est parce qu’elle ne possède ni les richesses ni la vie qu’elle désire.
Un soir, son mari rentre à la maison très heureux.
- Mathilde, regarde, j’ai quelque chose pour toi !
" Le ministre de l'instruction publique et madame Georges Ramponneau invitent à venir passer la soirée dans les appartements officiels du ministre, ce lundi 18 janvier."
Triste, Mathilde dit à son mari:
- Je ne peux pas y aller.
Monsieur Loisel ne comprend pas la réaction de son épouse.
-Tu ne sors jamais ! Cette soirée est une bonne occasion pour s’amuser ! lui dit-il. C’est difficile d’obtenir une invitation officielle, tout le monde veut être invité !
Elle regarde son mari d’un air méchant.
-Tu ne comprends rien! Bien sûr que je veux aller à cette soirée mais je ne le peux pas ! lui répond-elle, énervée.
- Pourquoi ? demande-t-il, étonné.
- Mais parce que je n’ai pas de beaux vêtements !
Monsieur Loisel n’a pas pensé à ce détail. Cependant, il sait combien sa femme aime être belle. Il se sent un peu coupable parce qu’il ne gagne pas assez d’argent pour offrir de beaux vêtements à son épouse, mais il cache ce sentiment.
- La robe que tu mets quand tu vas au théâtre me semble très bien ! lui dit-il sans conviction.
Soudain, il se tait. Mathilde, sa belle Mathilde, pleure. Deux grosses larmes descendent lentement de ses yeux vers sa bouche.
- Qu-est-ce que se passe-t-il Mathilde? Pourquoi pleures-tu?
Elle sèche ses larmes, contrôle son émotion et lui répond calmement :
- Je pleure parce que je n’ai pas de robe assez belle pour cette fête. Comme je ne peux pas y aller moi-même, donne cette invitation à ton collègue ; sa femme aura sûrement de plus beaux vêtements que moi.
Monsieur Loisel est très triste.
- Mathilde, combien coûte une robe convenable mais bon marché ? demande le brave homme.
Elle réfléchit quelques secondes. « Combien puis-je demander à mon pauvre mari ? se dit-elle. Si je demande trop, il va refuser. »
Enfin, elle se décide à répondre avec hésitation :
- Avec quatre cents francs je peux trouver une robe correcte. ( Le «Franc germinal» créé sous la Révolution française de 1789 représente environ 2,90 euros. 400 francs de l’époque représentent environ 1 158 euros. Loisel gagne environ 6 097 euros par an. Mathilde lui demande donc beaucoup d’argent pour sa robe.)
M. Loisel devient très pâle car c’est le prix du fusil qu’il rêve de s’acheter. Mais il aime beaucoup sa femme. « Oublions le fusil ! », pense-t-il.
- D’accord. Je te donne quatre cents francs pour t’acheter une nouvelle robe mais j’espère qu’elle sera très belle! dit-il à Mathilde.
Le jour de la fête approche. Sa robe est prête mais Madame Loisel est triste, inquiète.
Un soir, son mari lui dit :
- Que se passe-t-il ? Tu es bizarre depuis trois jours.
Elle lui répond :
-Je n’ai pas de bijoux. Je vais avoir l’air pauvre. Je crois que je préfère ne pas aller à cette fête.
Monsieur Loisel est désolé. Il lui répond :
-Tu vas mettre un collier de fleurs. C’est très chic à cette saison. Pour 10 francs tu peux avoir deux ou trois roses magnifiques.
Mathilde n’est pas convaincue.
- Non, je ne veux pas y aller. Il n’y a rien de plus horrible que d’avoir l’air pauvre au milieu de femmes riches !
Soudain son mari a une idée :
-Va chez ton amie madame Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. C’est une bonne amie, elle va sans doute accepter.
Mathilde pousse un cri de joie :
- C’est vrai, quelle bonne idée !
Le lendemain, elle va chez son amie et lui raconte son histoire.
Madame Forestier ouvre la porte de son armoire, prend un grand coffret, l’apporte, l’ouvre et dit à madame Loisel :
- Choisis, ma chère.
Mathilde voit d’abord des bracelets, puis des colliers de perles, des chaînes en or, des pierreries, des boucles d’oreilles, etc. Elle essaye toutes les parures devant le miroir, hésite, veut toutes les garder. Elle demande toujours :
-Tu n’as rien d’autre?
- Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce que tu veux.
Tout à coup, Mathilde voit, dans une jolie boîte noire, une magnifique rivière de diamants . Son cœur se met à battre comme un fou. Ses mains tremblent quand elle prend le beau collier. Elle l’attache autour de son cou et reste en extase devant elle-même.
- Peux-tu me prêter ce bijou?
- Mais oui, bien sûr!
Mathilde embrasse fort son amie, puis s’enfuit avec son trésor.
Pour comprendre la première partie
1. Complétez le résumé avec les mots suivants : l'argent, amie, riche, collier, bal, diamants, invitation.
Mathilde Loisel souffre de ne pas être .......
Un soir, son mari apporte une ....... officielle pour participer à un bal chez le Ministre de l’instruction publique. Mathilde n’a pas de robe assez belle pour aller à ce bal. Monsieur Loisel lui donne ....... économisé pour acheter un fusil. Mais Mathilde ne peut toujours pas aller
au ....... parce qu’elle n’a pas de bijoux. Heureusement, son ......., madame Forestier,
lui prête un très beau ....... : une rivière de .......
2. Vrai ou faux ?
a. Monsieur et madame Loisel ne sont pas riches. □ □
b. Monsieur Loisel économise de l’argent pour acheter des bijoux à sa femme. □ □
c. Madame Forestier est l’amie de Mathilde. □ □
d. Madame Forestier ne veut pas prêter ses bijoux à Mathilde. □ □
e. Mathilde a besoin de plaire. □ □
3. Entourez les dessins et les mots qui représentent des bijoux:
un collier - une écharpe - un pantalon - un bracelet - des chaussures - une chaîne en argent - des perles - une cravate - une robe - un balai - une bague - une chaise - des boucles d’oreilles - un ordinateur - un diamant - une casserole - une montre
4. Charade.
Mon premier est un chiffre.
Mon deuxième signifie rapidement.
Mon troisième est le contraire de debout.
Mon quatrième est le verbe avoir à la troisième personne du pluriel.
Mon tout change la vie des Loisel :