Текст с заданиями "Sa dernière victoire"

Compréhension écrite "Sa dernière victoire"

Depuis des mois, Gustave Brunoy, ex-champion cyclyste, mentait effrontément à son fils.

Il y avait plus d’un an qu’il n’avait plus remporté une victoire. S’il lui arrivait de figurer encore dans l’une ou l’autre course, jamais plus il n’était, comme autrefois, parmi ceux qui se disputaient la première place. Lui, le brillant héros de tant de courses il n’était plus qu’un modeste figurant du sport. Ce nom Brunoy, auquel s’était jadis attachée tant de gloire, restait  suffisant pour lui procurer  certains engagements et сontrats. Mais tous savaient bien qu’il était désormais homme fini, Et puis, les organisateurs avaient pitié de ce géant tombé. On se rappelait les malheurs qui avaient coup sur coup accablé le vieux coureur: la mort de sa femme puis — un an après — son fils unique frappé de poliomyélite.
Ce n'est pas que  miracle que Jean-Claude avait survécu.  Il avait une paralysie des jambes et du bassin, qui en faisait à huit ans un infirme.
Роur  l’enfant son père était demeuré le héros invincible. Et Gustave n’avait pas eu le courage de le détromper.
Il y avait une dizaine de jours que le Tour de France avait pris le départ. Gustave Brunoy n’avait guère brillé jusque-là. Déjà par deux fois il avait failli terminer l’étape en dehors des délais  réglementaires.
Les géants de la route allaient maintenant attaquer la montagne. Demain l’étape du Galibier, d’une difficulté impitoyable, sera un examen sérieux pour les cyclistes. Brunoy n’avait aucune illusion d’être parmi les premiers. Il se reposait sur son lit, à l’Hôtel du Commerce, quand on lui remit un télégramme. Il l’ouvrit, inquiet. Jean-Claude, en vacances chez un oncle, lui annonçait qu’il serait le lendemain au sommet afin d’applaudir son papa. L’oncle — un gros fermier de l’endroit — avait promis à l ’enfant qu’il le conduirait jusque-là dans sa voiture.
Gustave baissa la tête, en chiffonnant dans sa main le petit papier bleu. Quelle catastrophe! Son fils allait donc assister à son écroulement. Alors qu’il le croyait toujours le meilleur parmi les meilleurs, Jean-Claude allait être le témoin de sa déchéance! 
Le lendemain, sur la route grise de poussière, sous le soleil de juillet, on roulait depuis le matin, et maintenant la montagne dressai devant le peloton sa masse colossale.
Bien des hommes étaient fatigués. Seuls une vingtaine des coureurs rageusement coairbés sur leur guidon, commençaient à attaquer les premières pentes. Brunoy était miraculeusement parmi eux. Il avait fait un effort surhumain pour ne pas perdre le contact. Au moins, ainsi, son enfant n’aurait pas la honte de le voir figurer en queue du peloton.
Brusquement Maillefer changea me fois encore de vitesse et accéléra brusquement l’allure. Depuis le début de la course, c’était un superbe gaillard, ce Maillefer: 26 ans, fin et élancé, comme bâti en acier.
Personne ne voulait disputer à ce roi des cyclistes le trophée du Galibier. D’un coup de pédale, Maillefer avait pris cinq, puis dix mètres d’avance, A quoi bon se tuer à se battre contre cette locomotive, si l’on doit quand même abandonner deux minutes plus tard!
Pourtant un audacieux s’était détaché du groupe. C’était Brunoy qui s’élançait à la poursuite de Maillefer.
T’es pas fou, Tatave? lui cria un Parisien. Laisse-le filer tout seul. On ne peut rien contre lui!
Mais déjà Brunoy n’entendait plus rien. Toute l’énergie dont un homme est capable était soudainement descendue dans ses mollets. Il n’était plus fatigué. Il n’avait plus mal. La pensée que son fils le regardait quadruplait ses forces. Une seule phrase résonnait dans son crâne comme le battant d’une cloche. Je dois l’avoir... Je dois l’avoir... Il ne voyait plus qu’une chose: le maillot jaune de Maillefer qu’il fallait rejoindre mort ou vif.
Finalement Brunoy atteignit la roue arrière du leader. Les deux hommes roulaient maintenant côte à côte. Ce que
dura cette montée inhumaine, aucun des deux n’ aurait pu le dire. Duel farouche et silencieux, où chacun jetait le ma-ximum de ses forces. Soudain Brunoy entendit à ses côtés la voix de Maillefer qui lançait:
- Non... non... Je n’en puis plus. Je renonce!
Alors, serrant les mâchoires, Brunoy reboubla encore d’efforts.
Ce jour-là au sommet du Galibier, un petit garçon couché au fond d’une camionnette eut un large sourire heureux au passage du vainqueur.
Vous voyez bien, mon oncle, lança Jean-Claude, que papa est toujours le plus grand des champions!
D’après Y. Duval, Sa dernière victoire

  1. mentir лгать
  2. procurer давать, находить
  3.  désormais отныне
  4. accabler угнетать, изматывать
  5. bassin m (анатом.) таз
  6. infirme m калека, инвалид
  7. invincible непобедимый
  8. délai m отсрочка
  9. écroulement m крах, крушение
  10. déchéance / упадок, вырождение
  11. peloton m плотная группа (в спорте)
  12. rageusement courbé sur leur guidon яростно вцепившись в руль
  13. pente / склон
  14. mollet m икра (ноги)
  15. quadrupler увеличивать в четыре раза
  16. crâne m череп
  17. farouche отчаянный, ожесточенный
  18. mâchoire / челюсть

 Répondez aux questions suivantes.

  1. Qui sont les héros principaux du récit? , :
  2. Pourquoi Gustave Brunoy mentait-il son fils?
  3. Quels malheurs avaient-ils accablé le vieux coureur?
  4. De quelle compétition s’agit-il dans ce texte?
  5. Quelle était la position de Gustave dans la course devant l’é-tape du Galibier? gÿ- s
  6. Quelle nouvelle lui a-t-on annoncé le soir?
  7. Pouvez-vous décrire l’état émotionnel de Brunoy en ce mo¬ment-là?
  8. Quel était son premier pas dans la lutte pour le trophée du Galibier?
  9. Qui était son rival sur cette étape de la course?
  10. Comment Brunoy a-t-il réussi à se surmonter? Qu’est-ce qui a quadruplé ses forces?
  11. Quels sont les résultats de ce duel farouche et silencieux?


Racontez le texte.